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02/07/2025

Hommage à Patrice Lumumba pour le centenaire de sa naissance

Fausto GiudiceTlaxcala, 2/7/2025

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Tribute to Patrice Lumumba on his birth centenary


Ils étaient nés le même mois de la même année, ils sont morts la même année, à onze mois de distance. Ce n’étaient pas leurs seuls points communs. Tous deux étaient des combattants de l’Afrique en lutte pour sa décolonisation. Et tous deux ont laissé une marque indélébile dans la longue mémoire des peuples. Patrice Emery Lumumba était né le 2 juillet 1925 au Congo, Frantz Fanon était né en Martinique le 20 juillet. Le premier, éphémère Premier ministre du Congo à peine indépendant, avait, par son discours de prise de fonction en présence du roi Baudouin, signé son arrêt de mort. Il fut kidnappé, torturé et exécuté par une bande de tueurs katangais, belges et français avec la bénédiction de la CIA, le 17 janvier 1961.


Maison natale à Onalua, territoire de Katakokombe, district du Sankuru, dans le Kasaï oriental

Le second, Frantz Ibrahim Omar Fanon, devait mourir de leucémie en décembre 1961. Les deux hommes s’étaient connus (en 1958, au Ghana et en 1960 au Congo) et s’appréciaient mutuellement. Et avant tout, ils partageaient la conviction que les peuples africains ne pourraient s’émanciper réellement qu’en s’unissant, en se coordonnant contre leur ennemi commun. Frantz Fanon, qui contribua de manière décisive à la dimension panafricaniste du FLN algérien, écrivit le texte puissant et admirable ci-dessous, publié un mois après la mort de Lumumba, dans Afrique Action, l’hebdomadaire créé quelques mois auparavant à Tunis par Béchir Ben Yahmed, et qui allait devenir Jeune Afrique. Après ce texte, nous vous proposons un poème de Langston Hughes, le grand poète de la Renaissance de Harlem et deux chansons, la première du chanteur congolais Franco et son groupe l’OK Jazz, et la seconde du Cubain Carlos Pueblo. Notre manière de marquer le centenaire de la naissance de Lumumba.

Frantz Fanon
La mort de Lumumba :
Pouvions-nous faire autrement ?

Afrique Action, Tunis, N° 19, 20 février 1961
Repris dans Frantz Fanon, Pour la révolution africaine. François Maspero/La Découverte. 1964/1969/2001

Les observateurs qui se sont trouvés dans les capitales africaines pendant le mois de juin 1960 pouvaient se rendre compte d’un certain nombre de choses. De plus en plus nombreux, en effet, d’étranges personnages venus d’un Congo à peine apparu sur la scène internationale s’y succédaient.
Que disaient ces Congolais ? Ils disaient n’importe quoi. Que Lumumba était vendu aux Ghanéens. Que Gizenga était acheté par les Guinéens, Kashamura par les Yougoslaves. Que les civilisateurs belges partaient trop tôt, etc...

Mais si l’on s’avisait d’attraper dans un coin un de ces Congolais, de l’interroger, alors on s’apercevait que quelque chose de très grave se tramait contre l'indépendance du Congo et contre l’Afrique.

Des sénateurs, des députés congolais aussitôt après les fêtes de l’indépendance se sauvaient hors du Congo et se rendaient... aux États-Unis. D’autres s'installaient pour plusieurs semaines à Brazzaville. Des syndicalistes étaient invités à New-York. Là encore, si l’on prenait l’un de ces députés ou de ces sénateurs dans un coin et qu’on l’interrogeait, il devenait patent que tout un processus très précis allait se mettre en route.

Dès avant le 1er juillet 1960, l’opération Katanga était lancée. Son but ? Bien sûr, sauvegarder l’Union Minière. Mais au-delà de cette opération, c’est une conception belge qui était défendue. Un Congo unifié, avec un gouvernement central, allait à l’encontre des intérêts belges. Appuyer les revendications décentralisatrices des diverses provinces, susciter ces revendications, les alimenter, telle était la politique belge avant l’indépendance.

Dans leur tâche, les Belges étaient aidés par les autorités de la Fédération Rhodésies-Nyassaland. On sait aujourd’hui, et M. Hammarskjöld mieux que quiconque, qu’avant le 30 juin 1960, un pont aérien Salisbury-Elisabethville alimentait le Katanga en armes. Lumumba avait certain jour proclamé que la libération du Congo serait la première phase de la complète indépendance de l’Afrique centrale et méridionale et il avait très précisément fixé ses prochains objectifs : soutien des mouvements nationalistes en Rhodésie, en Angola, en Afrique du Sud.

Un Congo unifié ayant à sa tête un anticolonialiste militant constituait un danger réel pour cette Afrique sudiste, très proprement sudiste, devant laquelle le reste du monde se voile la face. Nous voulons dire devant laquelle le reste du monde se contente de pleurer, comme à Sharpeville, ou de réussir des exercices de style à l’occasion des journées anticolonialistes. Lumumba, parce qu’il était le chef du premier pays de cette région à obtenir l’indépendance, parce qu’il savait concrètement le poids du colonialisme, avait pris l’engagement au nom de son peuple de contribuer physiquement à la mort de cette Afrique-là. Que les autorités du Katanga et celles du Portugal aient tout mis en œuvre pour saboter l’indépendance du Congo ne nous étonne point. Qu’elles aient renforcé l’action des Belges et augmenté la poussée des forces centrifuges au Congo est un fait. Mais ce fait n’explique pas la détérioration qui s’est installée progressivement au Congo, ce fait n’explique pas l’assassinat froidement décidé, froidement mené de Lumumba, cette collaboration colonialiste au Congo est insuffisante à expliquer pourquoi en février 1961 l’Afrique va connaître autour du Congo sa première grande crise.

Sa première grande crise car il faudra qu’elle dise si elle avance ou si elle recule. Il faudra qu’elle comprenne qu’il ne lui est plus possible d’avancer par régions, que, comme un grand corps qui refuse toute mutilation, il lui faudra avancer en totalité, qu’il n’y aura pas une. Afrique qui se bat contre le colonialisme et une autre qui tente de s’arranger avec le colonialisme. Il faudra que l’Afrique, c’est-à-dire les Africains, comprennent qu’il n’y a jamais de grandeur à atermoyer et qu’il n’y a jamais de déshonneur à dire ce que l’on est et ce que l’on veut et qu’en réalité l’habileté du colonisé ne peut être en dernier ressort que son courage, la conception lucide de ses objectifs et de ses alliances, la ténacité qu’il apporte à sa libération.

Lumumba croyait en sa mission. Il avait une confiance exagérée dans le peuple. Ce peuple, pour lui, non seulement ne pouvait se tromper, mais ne pouvait être trompé. Et de fait, tout semblait lui donner raison. Chaque fois par exemple que dans une région les ennemis du Congo arrivaient à soulever contre lui l’opinion, il lui suffisait de paraître, d’expliquer, de dénoncer, pour que la situation redevienne normale. Il oubliait singulièrement qu’il ne pouvait être partout à la fois et que le miracle de l'explication était moins la vérité de ce qu’il exposait que la vérité de sa personne.

Lumumba avait perdu la bataille pour la présidence de la République. Mais parce qu’il incarnait d’abord la confiance que le peuple congolais avait mise en lui, parce que confusément les peuples africains avaient compris que lui seul était soucieux de la dignité de son pays, Lumumba n’en continua pas moins à exprimer le patriotisme congolais et le nationalisme africain dans ce qu’ils ont de plus rigoureux et de plus noble.

Alors d’autres pays beaucoup plus importants que la Belgique ou le Portugal décidèrent de s’intéresser directement à la question. Lumumba fut contacté, interrogé. Après son périple aux États-Unis la décision était prise : Lumumba devait disparaître.

Pourquoi ? Parce que les ennemis de l’Afrique ne s’y étaient pas trompés. Ils s’étaient parfaitement rendu compte que Lumumba était vendu, vendu à l’Afrique s’entend. C’est-à-dire qu’il n’était plus à acheter.

Les ennemis de l’Afrique se sont rendu compte avec un certain effroi que si Lumumba réussissait, en plein cœur du dispositif colonialiste, avec une Afrique française se transformant en communauté rénovée, une Angola « province portugaise » et enfin l’Afrique orientale, c’en était fini de « leur » Afrique au sujet de laquelle ils avaient des plans très précis.

Le grand succès des ennemis de l’Afrique, c’est d’avoir compromis les Africains eux-mêmes. Il est vrai que ces Africains étaient directement intéressés par le meurtre de Lumumba. Chefs de gouvernements fantoches, au sein d’une indépendance fantoche, confrontés jour après jour à une opposition massive de leurs peuples, ils n’ont pas été longs à se convaincre que l’indépendance réelle du Congo les mettrait personnellement en danger.

Et il y eut d’autres Africains, un peu moins fantoches, mais qui s’effraient dès qu’il est question de désengager l’Afrique de l’Occident. On dirait que ces Chefs d’Etat africains ont toujours peur de se trouver en face de l’Afrique. Ceux-là aussi, moins activement, mais consciemment, ont contribué à la détérioration de la situation au Congo. Petit à petit, on se mettait d’accord en Occident qu’il fallait intervenir au Congo, qu’on ne pouvait pas laisser les choses évoluer à ce rythme.

Petit à petit, l’idée d’une intervention de l’ONU prenait corps. Alors on peut dire aujourd’hui que deux erreurs simultanées ont été commises par les Africains.

Et d’abord par Lumumba quand il sollicita l’intervention de l’ONU. Il ne fallait pas faire appel à l’ONU. L’ONU n’a jamais été capable de régler valablement un seul des problèmes posés à la conscience de l’homme par le colonialisme, et chaque fois qu’elle est intervenue, c’était pour venir concrètement au secours de la puissance colonialiste du pays oppresseur.

Voyez le Cameroun. De quelle paix jouissent les sujets de M. Ahidjo tenus en respect par un corps expéditionnaire français qui, la plupart du temps, a fait ses premières armes en Algérie ? L’ONU a cependant contrôlé l’autodétermination du Cameroun et le gouvernement français y a installé un « exécutif provisoire ».

Voyez le Viet-Nam.

Voyez le Laos.

Il n'est pas vrai de dire que l’ONU échoue parce que les causes sont difficiles.

En réalité l'ONU est la carte juridique qu'utilisent les intérêts impérialistes quand la carte de la force brute a échoué.

Les partages, les commissions mixtes contrôlées, les mises sous tutelle sont des moyens légaux internationaux de torturer, de briser la volonté d'indépendance des peuples, de cultiver l’anarchie, le banditisme et la misère.

Car enfin, avant l’arrivée de l’ONU, il n’y avait pas de massacres au Congo. Après les bruits hallucinants propagés à dessein à l'occasion du départ des Belges, on ne comptait qu’une dizaine de morts. Mais depuis l’arrivée de l’ONU on a pris l'habitude chaque matin d’apprendre que les Congolais par centaines s’entremassacraient.

 

Un exemple de propagande coloniale sur le Congo au moment de la Conférence panafricaine de fin août 1960. On peut voir Fanon avec Yazid à partir de 0 :17

On nous dit aujourd’hui que des provocations répétées furent montées par des Belges déguisés en soldats de l’Organisation des Nations Unies. On nous révèle aujourd'hui que des fonctionnaires civils de l'ONU avaient en fait mis en place un nouveau gouvernement le troisième jour de l'investiture de Lumumba. Alors on comprend beaucoup mieux ce que l’on a appelé la violence, la rigidité, la susceptibilité de Lumumba.

Tout montre en fait que Lumumba fut anormalement calme.

Les chefs de mission de l’ONU prenaient contact avec les ennemis de Lumumba et avec eux arrêtaient des décisions qui engageaient l’État du Congo. Comment un chef de gouvernement doit-il réagir dans ce cas ? Le but recherché et atteint est le suivant : manifester l’absence d’autorité, prouver la carence de l’État.

Donc motiver la mise sous séquestre du Congo.

Le tort de Lumumba a été alors dans un premier temps de croire en l'impartialité amicale de l’ONU. Il oubliait singulièrement que l’ONU dans l’état actuel n'est qu’une assemblée de réserve, mise sur pied par les Grands, pour continuer entre deux conflits armés la « lutte pacifique » pour le partage du monde. Si M. Iléo en août 1960 affirmait à qui voulait l’entendre qu'il fallait pendre Lumumba, si les membres du cabinet Lumumba ne savaient que faire des dollars qui, à partir de cette époque, envahirent Léopoldville, enfin un Mobutu tous les soirs se rendait à Brazzaville pour y faire et y entendre ce que l'on devine mieux aujourd'hui, pourquoi alors s’être tourne avec une telle sincérité, une telle absence de réserve vers l’ONU ?

Les Africains devront se souvenir de cette leçon. Si une aide extérieure nous est nécessaire, appelons nos amis. Eux seuls peuvent réellement et totalement nous aider à réaliser nos objectifs parce que précisément, l'amitié qui nous lie à eux est une amitié de combat.

Mais les pays africains de leur côté, ont commis une faute en acceptant d’envoyer leurs troupes sous le couvert de l'ONU. En fait, ils admettaient d'être neutralisés et sans s’en douter, permettaient aux autres de travailler.

Il fallait bien sûr envoyer des troupes à Lumumba, mais pas dans le cadre de l’ONU. Directement. De pays ami à pays ami. Les troupes africaines au Congo ont essuyé une défaite morale historique. L’arme au pied, elles ont assisté sans réagir (parce que troupes de l’ONU) à la désagrégation d’un État et d’une nation que l’Afrique entière avait pourtant salués et chantés. Une honte.


L’ONU envoya au Congo à partir du 16 juillet 1960 19 928 casques bleus, dont 8 800 Ghanéens et 2 500 Tunisiens, qui furent les premiers contingents à débarquer. Sur la photo, de g. à dr., un policier ghanéen, un soldat suédois et un soldat non identifié à “Léopoldville” (Kinshasa)

Notre tort à nous Africains, est d’avoir oublié que l’ennemi ne recule jamais sincèrement. Il ne comprend jamais. Il capitule, mais ne se convertit pas. Notre tort est d’avoir cru que l’ennemi avait perdu de sa combativité et de sa nocivité. Si Lumumba gêne, Lumumba disparaît. L'hésitation dans le meurtre n’a jamais caractérisé l’impérialisme.

Voyez Ben M’Hidi, voyez Moumié, voyez Lumumba. Notre tort est d'avoir été légèrement confus dans nos démarches. Il est de fait qu’en Afrique, aujourd’hui, les traîtres existent. Il fallait les dénoncer et les combattre. Que cela soit dur après le rêve magnifique d’une Afrique ramassée sur elle-même et soumise aux mêmes exigences d’indépendance véritable ne change rien à la réalité.

Des Africains ont cautionné la politique impérialiste au Congo, ont servi d’intermédiaires, ont cautionné les activités et les singuliers silences de l’ONU au Congo.

Aujourd'hui ils ont peur. Ils rivalisent de tartufferies autour de Lumumba déchiqueté. Ne nous y trompons point, ils expriment la peur de leurs mandants. Les impérialistes eux aussi ont peur. Et ils ont raison car beaucoup d’Africains, beaucoup d’Afro-Asiatiques ont compris. Les impérialistes vont marquer un temps d’arrêt. Ils vont attendre que « l’émotion légitime » se calme. Nous devons profiter de ce court répit pour abandonner nos craintives démarches et décider de sauver le Congo et l’Afrique.

Les impérialistes ont décidé d’abattre Lumumba. Ils l’ont fait. Ils ont décidé de constituer des légions de volontaires. Elles sont déjà sur place.

L’aviation katangaise sous les ordres de pilotes sud-africains et belges a commencé depuis plusieurs jours les mitraillages au sol. De Brazzaville, des avions étrangers se rendent bondés de volontaires et d’officiers parachutistes au secours d’un certain Congo.

Si nous décidons de soutenir Gizenga, nous devons le faire résolument.

Car nul ne connaît le nom du prochain Lumumba. Il y a en Afrique une certaine tendance représentée par certains hommes. C’est cette tendance dangereuse pour l’impérialisme qui est en cause. Gardons-nous de ne jamais l’oublier : c’est notre sort à tous qui se joue au Congo.

Langston Hughes

TOMBE DE LUMUMBA

Lumumba était noir
Et il ne faisait pas confiance
À ces putains toutes poudrées
De poussière d’uranium.

Lumumba était noir
Et il ne croyait pas
À ces mensonges que les voleurs agitaient
Dans leur tamis « liberté ».

Lumumba était noir.
Son sang était rouge —
Et pour avoir été un homme
Ils l’ont tué.

Ils ont enterré Lumumba
Dans une tombe sans épitaphe.
Mais il n’a pas besoin d’épitaphe —
Car l’air est sa tombe.

Le soleil est sa tombe,
La lune l’est, les étoiles le sont,
L’espace est sa tombe.

Mon cœur est sa tombe,
Et là est son épitaphe.
Demain son épitaphe sera
Partout.

Traduction : Pascal Neveu, dans La panthère et le fouet, éditions YPSILON

Franco & L'O.K. Jazz

 Liwa Ya Emery

La mort d'Emery


Oh mawa vraiment na liwa ya Patrice

Oh comme c'est triste, tellement triste, que Patrice soit mort.

Oh ndenge nini tokolela ye

Oh comment allons-nous pleurer pour lui ?

 

Tango ekoki te

Ce n'était pas encore le moment.

Lumumba Patrice akeyi na mawa

Lumumba Patrice est malheureusement décédé.

Bationalistes balati mpiri

Les nationalistes sont tous en noir.

Po na liwa ya martyr Emery, ngo mawa

Nous pleurons la mort d'Emery, le martyr, oh, quelle tristesse !

 

Lumumba, soki okoyoko ngai

Lumumba, si tu m'entends

Banationalistes bomana pasi

Les nationalistes sont persécutés.

Po na kombo ya  MNC

Parce qu'ils appartiennent au MNC (Mouvement National Congolais)

Zonga mbala ata ya suka

Reviens, même pour la dernière fois

Tokumisa yo na kombo ya Uhuru

Pour que nous puissions te louer au nom d'Uhuru (liberté)

 

Lumumba akofeli lUnité Nationale

Lumumba a été assassiné parce qu'il voulait que notre pays reste uni

Oh bana na ye nani akobokolo

Oh, qui élèvera ses enfants ?


Carlos Puebla


SON A LUMUMBA

 

Ce crime impérialiste

L'univers le condamne

C'est la fin de la chaîne

Du credo colonialiste

 

Tout le mal qu'ils ont fait

Tout le mal

Ils devront très bientôt le payer

 

Ils croient qu'en tuant Lumumba

Leur triomphe est sûr et certain

Mais ils ne savent pas qu'il y a des morts

Qui ne se laissent pas ensevelir.

 

Tout le mal qu'ils ont fait

Tout le mal

Ils devront très bientôt le payer

 

Ils n'ont pas pris en compte

Quelque chose de fondamental

Qu'ils ne pourront jamais tuer

Ce qu'il représente

 

Tout le mal qu'ils ont fait

Tout le mal

Ils devront très bientôt le payer

 

Lumumba, en son nom, clôt

Ce qui ne tient pas dans la tombe

Il n'y a pas de tombe pour Lumumba

Car la lumière ne s'enterre pas

 

Tout le mal qu'ils ont fait

Tout le mal

Ils devront très bientôt le payer

 

Lumumba est aujourd'hui le chant profond

de la foi qui se fait entendre

Lumumba poursuit la lutte

Pour la liberté du monde

 

Tout le mal qu'ils ont fait

Tout le mal

Ils devront très bientôt le payer



02/06/2025

FAUSTO GIUDICE
“La religión pertenece a Dios y la patria a todos”: en Siria, el mensaje de Sultan Al-Atrash sigue vigente un siglo después
Entrevista con Rim Al-Atrash

Con la atención puesta en Siria y la abrumadora mayoría de la "información" que circula en los medios internacionales producida por personas que saben poco o nada sobre la historia siria, pensamos que sería útil darle la palabra a Rim Al-Atrash , residente en Damasco y descendiente de una larga cuna de combatientes, para que nos hable de su padre Mansour (1925-2006) y de su abuelo Sultan Basha (1888-1982), cuya historia puede arrojar luz sobre el estado actual del país.

Entrevista realizada por Fausto GiudiceTlaxcala
Original francés
Traducción de Ricard González Samaranch



 Rim, ¿puedes presentarte y hablarnos de tu linaje?

En la introducción a mi primera novela, en árabe, titulada "Hasta el fin de los tiempos", escribí lo siguiente: "Soy una persona que intenta combinar el Islam y el cristianismo en su corazón, y creo que la religión pertenece a Dios y la patria pertenece a todos".

Un día, la abogada siria Najat Qassab-Hassan me hizo esta pregunta: Rim, ¿qué parte de ti es drusa y qué parte es cristiana? Le respondí sin la menor vacilación: Estoy dividida verticalmente en dos, y puedo mover mi corazón a veces hacia la derecha, y a veces hacia la izquierda.

Zukan (sentado) y Sultan, 1910

Soy la bisnieta del mártir Zuqan Al-Atrash , uno de los líderes de la resistencia contra los turcos (1910). Él fue condenado a muerte y ejecutado en la plaza Merje de Damasco por Yamal Basha, conocido como el Carnicero Asesino.


Youssef al-Choueiri

Además, soy bisnieta de Youssef al-Choueiri, un muyahid de Sultan Al-Atrash durante la Revolución árabe de 1916-1918: se unió a la revolución con su amigo Sultan Al-Atrash , para liberar Damasco, el 30 de septiembre de 1918, después de la batalla de Tuloul al-Manea, cerca de Kisswa, al sur de Damasco. Junto con su hijo Habib al-Choueiri, mi abuelo materno, fue encarcelado durante la primera revolución de Sultan en 1922. Ambos apoyaron a Sultan y a sus compañeros en 1925, financiera y moralmente.

Soy la nieta de Sultan Al-Atrash , líder de la Gran Revolución Siria (1925) contra el Mandato Francés.

Por último, soy hija de Mansour Al-Atrash , político sirio, uno de los primeros baazistas, en 1945, y miembro del consejo fundador del Partido Baaz en 1947.

¿Qué es importante saber sobre Sultan Basha, a quien has dedicado una serie de cinco volúmenes (publicados en el Líbano), basados ​​en sus archivos familiares?

Sultan Al-Atrash rechazó explícitamente los mandatos francés y británico ante la Comisión King-Crane (1919), cuando ésta lo visitó en Yebel al-Arab (conocido como Yebel Druso) para sondear la opinión de los habitantes de la región.

Reunió a los jinetes para ayudar al ejército sirio, dirigido por el ministro de Guerra, Yusuf al-Azma, el 24 de julio de 1920, en Mayssaloun. Los jinetes de Yebel al-Arab, liderados por Sultan Al-Atrash , llegaron al pueblo de Sijen, e incluso algunos llegaron a Braq (40 km al sur de Damasco), donde Sultán, al enterarse del asesinato de Yousef Al-Azma, declaró: "Perder una batalla no significa perder la guerra".

Sultan Al-Atrash quiso entonces organizar la resistencia en Yebel al Arab bajo la bandera de la legitimidad en Siria. Por eso invitó al rey Faisal I a establecerse allí en lugar de partir hacia Europa en 1920. Pero el rey respondió al mensajero de Sultan diciendo: "¡Es demasiado tarde!".

Sultan también le pidió a Ibrahim Hanano (líder de los rebeldes del norte) que se quedara en su casa para organizar la resistencia contra la ocupación francesa, cuando acudió a él en busca de protección en 1922, pero Hanano quería ir a Jordania.

La Gran Revolución Siria estalló en el último tercio de julio de 1925, pero atrajo la atención mundial después de la batalla de Mazraa contra el ejército del general Michaud a principios de agosto del mismo año. Los europeos comenzaron a enviar periodistas de Alemania y otros países europeos a Siria, específicamente a Yebel al-Arab, para descubrir la verdad sobre lo que había sucedido. ¡Fue sólo entonces cuando los nacionalistas árabes empezaron a interesarse por lo que estaba sucediendo!

Es importante señalar que después de la batalla de Mazraa, las autoridades francesas se vieron obligadas a solicitar una tregua y un cese de hostilidades, antes de que los dirigentes del movimiento nacional en Damasco respondieran al llamado a la revolución de Yebel al-Arab, con el objetivo de extenderla a toda Siria y Líbano.

Sultan Al-Atrash declaró lo siguiente a dos periodistas alemanes del periódico Vössische Zeitung, que acudieron a fotografiar el lugar de la batalla de Mazraa: «Los franceses no buscan seriamente la paz en sus negociaciones. Ni siquiera las condiciones moderadas presentadas por nuestra delegación obtendrán nada esencial del general Sarrail. Quieren distraernos hasta la llegada de sus nuevas fuerzas militares, traídas de Francia o de sus colonias vecinas. En cuanto a nosotros, no devolveremos las armas capturadas en el campo de batalla mientras estemos vivos. No nos conformaremos con nada menos que la independencia y la unidad completa de Siria y el establecimiento de un gobierno nacional constitucional. La misión del Estado Mandatario debe limitarse a proporcionar asistencia y asesoramiento técnico y administrativo, a través de asesores y expertos cualificados, de conformidad con lo estipulado en el Pacto de la Sociedad de Naciones de 1919 relativo al mandato». La condición puesta por Sultan Al-Atrash para las negociaciones con los franceses fue que no debían exceder los tres días.

Sultan Al-Atrash quiso entonces organizar la resistencia en Yebel al Arab bajo la bandera de la legitimidad en Siria. Por eso invitó al rey Faisal I a establecerse allí en lugar de partir hacia Europa en 1920. Pero el rey respondió al mensajero de Sultan diciendo: "¡Es demasiado tarde!".
Sultan también le pidió a Ibrahim Hanano (líder de los rebeldes del norte) que se quedara en su casa para organizar la resistencia contra la ocupación francesa, cuando acudió a él en busca de protección en 1922, pero Hanano quería ir a Jordania.
La Gran Revolución Siria estalló en el último tercio de julio de 1925, pero atrajo la atención mundial después de la batalla de Mazraa contra el ejército del general Michaud a principios de agosto del mismo año. Los europeos comenzaron a enviar periodistas de Alemania y otros países europeos a Siria, específicamente a Yebel al-Arab, para descubrir la verdad sobre lo que había sucedido. ¡Fue sólo entonces cuando los nacionalistas árabes empezaron a interesarse por lo que estaba sucediendo!
Es importante señalar que después de la batalla de Mazraa, las autoridades francesas se vieron obligadas a solicitar una tregua y un cese de hostilidades, antes de que los dirigentes del movimiento nacional en Damasco respondieran al llamado a la revolución de Yebel al-Arab, con el objetivo de extenderla a toda Siria y Líbano.
Sultan Al-Atrash declaró lo siguiente a dos periodistas alemanes del periódico Vössische Zeitung, que acudieron a fotografiar el lugar de la batalla de Mazraa: «Los franceses no buscan seriamente la paz en sus negociaciones. Ni siquiera las condiciones moderadas presentadas por nuestra delegación obtendrán nada esencial del general Sarrail. Quieren distraernos hasta la llegada de sus nuevas fuerzas militares, traídas de Francia o de sus colonias vecinas. En cuanto a nosotros, no devolveremos las armas capturadas en el campo de batalla mientras estemos vivos. No nos conformaremos con nada menos que la independencia y la unidad completa de Siria y el establecimiento de un gobierno nacional constitucional. La misión del Estado Mandatario debe limitarse a proporcionar asistencia y asesoramiento técnico y administrativo, a través de asesores y expertos cualificados, de conformidad con lo estipulado en el Pacto de la Sociedad de Naciones de 1919 relativo al mandato». La condición puesta por Sultan Al-Atrash para las negociaciones con los franceses fue que no debían exceder los tres días.
A lo largo de su vida, Sultan nunca abandonó este lema que había lanzado. Él, se mantuvo firme, en palabras y hechos. Este eslogan fue una bofetada a los colonialistas franceses, que afirmaban falsamente su creencia en el secularismo. Esta consigna fue una respuesta clara de rechazo a la división del país, prevista en el Acuerdo Sykes-Picot, que también desembocó en la Declaración Balfour, que Sultan Al-Atrash rechazó por completo.

Así, el serio interés árabe y europeo en la Gran Revolución Siria comenzó después de la batalla de Mazraa (2 y 3 de agosto de 1925). El ejército del general Henry Michaud estaba formado por 13.000 soldados y oficiales franceses, y fue severamente derrotado por unos 400 combatientes rebeldes de Yebel al-Arab. Así lo afirmó uno de los militares de origen marroquí que participó en la campaña de Michaud y fue capturado: se lo confirmó al comandante en jefe de la revolución siria, Sultan Al-Atrash . Más tarde se unió a las filas de los revolucionarios para luchar contra los franceses.

Las fuerzas nacionales decidieron elegir a Sultan Al-Atrash como comandante general de esta revolución. Fue aquí donde se emitió la famosa declaración del Comandante en Jefe, "A las armas", el 23 de agosto de 1925, en la que se enfatizó que el primer objetivo de la revolución era unificar Siria, tanto en la costa como en el interior, lo que significaba rechazar la división de Siria sobre una base confesional, religiosa y étnica, y que el segundo objetivo era la independencia completa. El lema de la revolución es: "La religión pertenece a Dios y la patria es de todos". »


La religión pertenece a Dios y la patria a todos: este es un lema que hoy puede plantear cuestiones problemáticas, pero durante la Gran Revolución Siria de 1925-1927 era muy aceptado y representaba los conceptos de "secularismo" y "resistencia".

Durante los preparativos para las batallas, Sultan Al-Atrash elaboraba planes militares consultando los comandantes de campo, basándose en el área donde se desarrollaban las batallas, y en base a la posición de las fuerzas enemigas, su número y el volumen de su munición. También estaba siempre en coordinación con los comandantes que enviaba en campaña fuera de Jebel, y su responsabilidad era asegurarse de que tuvieran municiones y equipo.

Es importante destacar que las negociaciones de los políticos sirios con las autoridades del mandato francés dependían de la firmeza de los revolucionarios sobre el terreno. La política es, sin duda, de gran importancia, pero la Gran Revolución Siria, que sorprendió a todos, desde los políticos nacionalistas sirios y libaneses hasta los políticos franceses y europeos, comenzó a imponer su presencia, especialmente después de la batalla de Mazraa. Todos los nacionalistas siempre se remitieron, en sus negociaciones, a la opinión de Sultan Al-Atrash , quien consultó a los revolucionarios para elaborar una opinión que representara a todos.

A lo largo de su vida, Sultan Al-Atrash nunca utilizó "yo", sino más bien "nosotros". ¡Esto indica su modestia e incapacidad de negar el papel de los demás!

El 25 de octubre de 1929, durante el período del exilio, se celebró en Haditha, en Wadi al-Sirhan, la "Conferencia del Desierto", convocada por Sultan Al-Atrash . Participaron personalidades nacionales de partidos y organizaciones. En la conferencia se tomaron decisiones muy importantes que tuvieron un impacto significativo en el desarrollo de la vida política en Siria y en el curso que tomaron posteriormente los acontecimientos y las negociaciones que condujeron a la evacuación.

Sultan Al-Atrash y los revolucionarios exiliados insistieron en que esta conferencia estuviera libre de influencia extranjera y se adhiriera a los principios de los derechos humanos, y que Siria siguiera comprometida con sus derechos legítimos y la unidad nacional general en la búsqueda de la liberación del colonialismo.

Al final de esta conferencia, se anunció una resolución de seis puntos, en la que los revolucionarios estacionados en el desierto condenaron la suspensión de los trabajos de la Asamblea Constituyente en Siria y las declaraciones de Henry Ponsot [Alto Comisionado de Francia en el Levante, 1926-1933], ignorando la cuestión nacional siria. La conferencia también denunció las decisiones inválidas del Congreso sionista de Zurich [1929] y los ataques de los judíos contra los árabes, llamando al gobierno laborista británico a revocar la famosa Declaración Balfour y a reconocer los derechos nacionales de los árabes y su soberanía en su propio país para asegurar la paz mundial y fomentar las relaciones modernas entre los pueblos, como hizo Gran Bretaña en Egipto e Irak. La conferencia también agradeció a los árabes en la diáspora que apoyan financieramente a la patria y a los revolucionarios y sus familias en el exilio.

Sultan Al-Atrash creía que la Gran Revolución Siria duró doce años, de 1925 a 1937, porque su negativa a deponer las armas, junto con sus compañeros revolucionarios, significaba que la resistencia continuaría y no se rendirían al colonialismo. Los políticos también le escribieron con frecuencia para pedirle consejo durante su exilio de diez años, de 1927 a 1937, durante el cual llamó a la unificación del mundo árabe, con el fin de "lograr el éxito de la causa siria, que es el núcleo de la unidad árabe". Esto se considera una clara constatación de la importancia de lograr la unidad entre los árabes. Durante este período, resistió enormes tentaciones, a pesar de todas las dificultades que sufrió, ¡con su familia, sus compañeros y sus familias!

Menciono aquí que el funcionario británico, actuando como representante del rey Jorge V, se reunió con Sultan Al-Atrash en Azraq en 1927 para discutir la cuestión de la deportación de los revolucionarios que se negaban a entregar sus armas. Este representante intentó convencer a Sultan de la necesidad de acabar con la revolución incondicionalmente y le hizo una oferta real, cuya esencia era que viviría en un palacio privado en Jerusalén, además de un lucrativo salario mensual vitalicio que le garantizaría una vida cómoda a expensas del Imperio británico.

Pero Sultan respondió: "Nuestra felicidad reside en la independencia y la unidad de nuestro país, en la libertad de nuestro pueblo y en la retirada de las fuerzas extranjeras del país". En esta reunión, el representante del rey Jorge V no se olvidó de llevar consigo deliciosas comidas y bebidas y ofrecerlas a los rebeldes sedientos y hambrientos. Sin embargo, los rebeldes, por orden del Sultán, no los tocaron en absoluto. ¡Sultan rechazó la generosa oferta real y también la comida!

En uno de los documentos del Ministerio de Asuntos Exteriores británico, durante el mandato, conservado en los archivos de la Biblioteca Nacional, el cónsul británico en el Levante admitió a su Ministerio de Asuntos Exteriores que Sultan Al-Atrash se había negado obstinadamente a cooperar con Gran Bretaña a pesar de los intentos repetidos y persistentes de las autoridades. Escribió: «Sultan Al-Atrash no se puede comprar».

Su posición sobre la enseñanza era firme; En el exilio, trabajó para garantizar que los hijos e hijas de los revolucionarios recibieran educación y que se construyera una escuela para ellos en el desierto. También donó terrenos para construir una escuela en su pueblo natal (Quraya) después de su regreso del exilio.

Palestina y los Altos del Golán fueron su obsesión hasta el final de su vida. Sultan Al-Atrash apoyó la unidad entre Siria y Egipto y la lucha del Partido Baath.

Desde 1918 hasta 1946 rechazó tanto el puesto como el dinero. ¡Recomendó al difunto presidente Shukri al-Quwatli que preservara la independencia del país por cuya liberación los revolucionarios habían sacrificado tanto! Reiteró esta recomendación más tarde, en 1960, ante el presidente Gamal Abdel Nasser. En 1981, frente al presidente Hafez al-Assad. Escribió esta recomendación en su testamento político, pronunciado por su hijo Mansour ante la procesión fúnebre de un millón y medio de personas en el estadio municipal de Sweida el 28 de marzo de 1982.

Sultan Al-Atrash firmó la famosa Carta Nacional, que fue firmada por personalidades nacionales conocidas de toda Siria, incluido el difunto Hashim al-Atassi, cuyo nieto, Radwan al-Atassi, la publicó en la biografía de su abuelo. Esta carta nacional incluía los siguientes principios:

1- Condenar el poder individual autoritario y no acatar lo que éste dicta.
2- Exigir elecciones justas que establezcan un régimen constitucional y democrático.
3- Respetar las libertades públicas y el estado de derecho para todos.
4- Proteger la independencia y la soberanía.
5- Fortalecer el ejército y limitar su misión a la defensa de la patria y su seguridad.
Después de esto, el coronel Adib Shishakli lanzó una injusta campaña militar contra la población de la Gobernación de Sweida, creyendo que con ello consolidaría los pilares de su poder, contra los cuales habían luchado todos los ciudadanos libres de la mayoría de los partidos (incluidos el Partido Baath y el Partido Comunista).

Alrededor de un centenar de mártires desarmados fueron asesinados en Yebel al-Arab durante la campaña militar (1954). Sultan Al-Atrash abandonó su pueblo y se dirigió a Jordania para evitar más derramamiento de sangre. Luego pronunció su famosa frase: "¡Me niego a enfrentarme a los soldados del ejército sirio, porque son mis hijos!". Sultan y sus compañeros caminaron, bajo la nevada, hacia Jordania. Tenía 66 años en ese momento. Al llegar a la frontera jordana, el gobierno le envió un coche con bandera británica, pero se negó a subir, a pesar de que lo perseguían y su vida corría peligro. Pero no, ni siquiera en las circunstancias más difíciles, ¡Sultan Al-Atrash no llamó a extranjeros! El gobierno jordano se vio obligado a enviar otro coche con bandera jordana. Él accedió a llevarla con sus compañeros y entraron en Jordania. Sultan y sus compañeros permanecieron allí hasta que Chichakli abandonó el país. Regresó victorioso a la aldea.

Cuando la gente acudió a felicitarlo por el asesinato de Shishakli, les dijo: «No tengo ninguna relación con él desde que dejó el poder. Su asesinato fue un acto individual, y no buscamos venganza ni nos alegramos de su muerte».

¡Éstas son tres lecciones ejemplares que Sultan Al-Atrash dejó a los sirios de hoy!

En un documento de mis archivos familiares, que edité y publiqué en cinco volúmenes en la Editorial Abaad de Beirut, Sultan escribió en 1961: «Dijeron que hemos cosechado el fruto de nuestra lucha, el fruto de este árbol cuya tierra regamos con nuestra sangre. No, este fruto aún no está maduro. Nuestra lucha está en su etapa de floración y aún no ha dado frutos, porque no nos hemos unido como árabes para cosecharlos juntos. Hijos de la revolución e hijos del desierto, así es como nos hemos entregado al sacrificio en el altar del nacionalismo árabe. Este árbol no dará fruto mientras sus ramas estén cubiertas de insectos… No dará fruto mientras la voz de la libertad palestina no se alce para alejar el espectro de las ambiciones coloniales, en lo que respecta a Irak, Egipto y Jordania. Después de eso, qué fruta tan deliciosa y madura, símbolo de las generaciones que han llevado la antorcha de la civilización, cuya luz nunca se extinguirá».

Sultan Al-Atrash siempre se mostró cauteloso ante las ambiciones coloniales, que adoptaban mil formas. Posteriormente dejó un testamento político en este sentido.


Vayamos a tu padre Mansour, hijo de Sult
an. Hablanos sobre su carrera

Estudió ciencias políticas e historia en la Universidad Americana de Beirut; Estudió Derecho en la Universidad de la Sorbona en París. Fue encarcelado por motivos políticos tres veces: en 1952 y 1954 durante la época de Adib Shishakli, y en 1966 después del Movimiento 23 de Febrero. Luego vivió exiliado en Beirut entre julio de 1967 y abril de 1969, cuando regresó a Damasco.

Sultan y Mansour, 1971

Fue nombrado Ministro de Trabajo y Asuntos Sociales en 1963. Fue miembro del Consejo Presidencial en 1964. Se negó a aceptar el cargo de ministro en varias ocasiones, particularmente durante el período de 1961 a 1963. Miembro de las direcciones regional y nacional del partido. Fue presidente del Consejo Nacional de la Revolución 1965-1966. Se jubiló y trabajó en la agricultura.

Fue presidente del Comité Árabe Sirio para el Levantamiento del Asedio y Apoyo a Irak entre 2000 y 2006 y miembro fundador del Comité de Apoyo a la Intifada entre 2000 y 2006.

Estaba casado con Hind al-Choueiri, profesora de la Escuela Normal Superior, cristiana ortodoxa de Damasco, y tenía dos hijos: Thaer (ingeniero civil) y yo, Rim (traductora y escritora).


Mansour en 2005

En una entrevista publicada en el diario Al Khalij el 23 de mayo de 1993, Mansour Al-Atrash dijo lo siguiente: "Somos responsables y nuestra generación está condenada. Si alguna vez escribo mis memorias, las llamaré «La Generación Condenada».

¿Condenados, por qué? Porque nosotros, como generación, no hemos sido fieles a los objetivos que nos propusimos para el Partido Baaz, ni hemos seguido el camino honesto hacia ellos. Nos hemos refugiado en excusas para protegernos de la caída del poder, y así hemos caído moral y éticamente. Ya no sentimos ninguna conexión entre nosotros y la primera imagen del Partido Baaz...

A nivel personal, puedo decir que caí con la generación, pero me salvé como individuo. No he violado los derechos de nadie, no he cambiado y no me he dejado llevar por las tentaciones del poder. Desde esta perspectiva, tengo la conciencia tranquila y me considero libre de los males de esta experiencia, que ha renovado mi determinación de emprender una obra nacional, de modesta ambición, que responda a las necesidades de la fase actual que atraviesa la nación árabe.

Pero creo sinceramente que salvar a un individuo de cualquier deficiencia en el trabajo nacional o de cualquier acusación moral en el contexto de su labor política tiene poco valor, porque el individuo, a pesar de su papel a veces importante en la labor política, no puede salvar a la generación de su responsabilidad por el fracaso."

En tu opinión, ¿qué habrían hecho Sultan y Mansour en Siria en 2025?

Mi abuelo Sultan y mi padre, Mansor, creían en la unidad de Siria y el Levante, así como en la necesidad de integración entre los países del mundo árabe, para formar una fuerza política y económica significativa. Por lo tanto, no pueden convencerse por la división y fragmentación del país, sobre una base confesional y étnica. Más bien, creo que si estuvieran presentes en Siria hoy, habrían trabajado para apoyar el diálogo nacional entre los sirios con el fin de lograr una Constitución que proteja la ciudadanía y preserve la libertad, la independencia y el pluralismo. Y eso con el objetivo de consolidar la democracia participativa y la separación entre los tres poderes: legislativo, ejecutivo y judicial. También habrían trabajado para lograr la confederación del Levante, basada en un programa nacional claro. También destacaron la necesidad de liberar Palestina desde el río hasta el mar y de expulsar a todos los ejércitos extranjeros que se encuentran actualmente en Siria y en todo el Levante.


Sultan en 1950

¿Cómo podemos definir el ser druso en el mundo actual, donde los drusos, como todos los sirios, palestinos y otros, se han convertido en un "pueblo-mundo", presente desde Venezuela (donde se les llama Bani Zuela) hasta Escandinavia y Australia, pasando por Siria, Líbano, Jordania y Palestina, conocida como "Israel"?

El número de expatriados procedentes del Levante es muy elevado, especialmente desde la guerra civil libanesa, así como desde 2011 desde Siria, desde 1948 desde Palestina y desde 1967 desde los Altos del Golán, debido a la ocupación sionista. Los drusos en la diáspora son, en su mayoría, sirios, libaneses, palestinos, jordanos y, finalmente, árabes. En cuanto a las nuevas generaciones, pertenecen al país de expatriación en el que se encuentran y se han integrado en gran medida. Sin embargo, hay un hilo muy fino que todavía conecta a la mayoría de ellos con la herencia de su país y su comunidad religiosa. Esto quedó claramente demostrado, por ejemplo, con su apoyo material y moral a los drusos en Siria durante la terrible experiencia que dura desde 2011 y continúa hoy en día, ¡sobre todo porque hoy el 90% del pueblo sirio se encuentra por debajo del umbral de la pobreza!

¿Cuáles son las relaciones entre los drusos de Yebel Druso, los Altos del Golán, Damasco, Líbano y Palestina
de 1948, conocida hoy como "Israel"?

Los monoteístas o drusos nunca abandonan los unos a los otros. Se trata de las mismas familias, repartidas por Siria, los Altos del Golán sirios ocupados, Líbano, Jordania y la Palestina ocupada. Originalmente eran tribus árabes procedentes del Yemen, y en un determinado momento constituyen una denominación islámica del chiismo de los Siete Imanes. Los monoteístas no abandonan sus tierras ni sus armas, porque las armas protegen la tierra y el honor, y no se abandonan entre ellos, por su parentesco y su reducido número. Así vemos que, en el caso de una amenaza existencial para algunos de ellos, todos se ponen del lado de aquel que está bajo esa amenaza. Esto es lo que ocurrió, por ejemplo, en 1982 en el Monte Líbano.

¿Se puede soñar con una confederación drusa transnacional?

No creo que esto sea un sueño político druso. A lo largo de su historia, los drusos han adoptado posiciones patrióticas para construir un Estado nacional y liberarse del colonialismo occidental y turco.

¿Tienes algo más que añadir?

Me gustaría añadir aquí una parte del testamento político Sultan Al-Atrash , el único revolucionario sirio que dejó tal testamento:


“Les digo, queridos sirios y árabes, que tienen ante ustedes un largo y difícil camino, que requiere dos tipos de yihad: la yihad contra su instinto sectario y la yihad contra el enemigo. Sean pacientes, pues, como hombres libres, y que su unidad nacional y la fuerza de su fe sean su camino para repeler las conspiraciones del enemigo, expulsar a los usurpadores y liberar el país. Sepan que preservar la independencia es su responsabilidad, después de que muchos mártires murieron por ella y se derramó mucha sangre para obtenerla. Sepan que la unidad árabe es fuerza y
​​poder, que es el sueño de generaciones y el camino a la salvación. Sepan que lo usurpado por la fuerza será devuelto por la espada, que la fe es más fuerte que cualquier arma, que la amargura en la gloria es más dulce que la vida en la humillación, que la fe está llena de paciencia, preservada por la justicia, fortalecida por la certeza y fortificada por la yihad.Sabed que la piedad es para Dios, que el amor es para la tierra, que la verdad es victoriosa, que el honor está en la preservación de la moral, que el orgullo está en la libertad y la dignidad, que el progreso es por el conocimiento y el trabajo, que la seguridad es por la justicia y que la cooperación es la fuerza.”

Sultan con Rim, Falougha, Líbano, 1971

09/05/2025

FAUSTO GIUDICE
Syrie : la résilience d’un peuple ancien
Entretien avec un Damascène

Fausto GiudiceTlaxcala, 9/5/2025

Alors que le « président » syrien Ahmed Al Charaa est reçu officiellement à l’Élysée par Emmanuel Macron, nous avons demandé à Ibrahim Al Ambda, un enseignant syrien francophone à la retraite qui n’a jamais quitté la Syrie, de nous décrire la situation concrète, tel qu’il la vit à Damas.

Peux-tu nous décrire la vie quotidienne à Damas après le 8 décembre et la fuite de Bachar Al Assad ? Qu’est-ce qui a changé ? Qu’est-ce qui est resté pareil ?

À mon avis, l’ancien président a fui, et je m’attendais à cela de sa part, mais le régime n’est pas tombé !

En d’autres termes, le nouveau régime reste une dictature, noyée dans le chaos, et poursuivant les intérêts personnels des dirigeants, et non l’intérêt public. Cela s’ajoute au chaos généralisé dans lequel le pays a été plongé en raison de la dissolution de l’armée, de la police et des forces de sécurité.

Damas est plus triste qu’avant et les gens sont plus pauvres.

En fait, je ne vois aucun changement ! La logique de l’autorité est la même. Les violations des libertés individuelles sont plus fréquentes qu’auparavant. En plus, beaucoup de massacres sont commis contre les minorités sur la côte syrienne, à Homs, au sud de la Syrie et dans certaines parties de la campagne de Damas, de Hama !

Les gens ont perdu leur sentiment de sécurité, les meurtres sont devenus aléatoires dans les rues, et le scénario irakien se répète, avec l’enlèvement et le meurtre d’érudits, surtout de quelques minorités spécifiques !

La situation économique se dégrade…

La division, l’affaiblissement du pays et le partage de l’influence et des richesses entre les pays occidentaux et régionaux, contre la volonté de la plupart des gens de mon pays, sont mis en œuvre, par le fait de commettre les massacres contre les civils. 

Ce qui se passe aujourd’hui à Gaza, en Cisjordanie, au Liban et en Syrie, et ce qui s’est passé auparavant en Irak (1990-2003), est la deuxième partie du scénario des accords Sykes-Picot de 1916 !


Plan de Damas, par auteur européen inconnu, 1620    

Vous avez vécu depuis un siècle une histoire pleine de bruit et de fureur. Quel est le secret de votre incroyable soumoud (résilience) ?

Le peuple syrien, au Levant (Bilad al-Cham), est un peuple ancien. Sa civilisation remonte à plus de dix mille ans. Les habitants des grandes villes du Levant : Alep, Beyrouth, Jérusalem, Jéricho, Bagdad… et surtout Damas, avec leur tolérance, leur amour, leur acceptation de l’Autre, avec une ouverture claire, ont pu absorber les étrangers pacifiques. Mais ces cités antiques, tout au long de l’histoire, ont rejeté les étrangers violents et sanglants ! 

Grâce à cette histoire ouverte, nous constatons que les Syriens, au Levant, sont certains d’une chose, claire dans leur esprit, à travers l’Histoire : ce sont eux qui resteront, et tous les événements accidentels, en particulier le colonialisme et les étrangers occupants, disparaîtront inévitablement, tôt ou tard !

On constate donc que les Syriens, pour la plupart, considèrent leur pays comme leur patrie finale, et même lorsqu’ils sont contraints d’émigrer, à la recherche d’un moyen de subsistance et d’un travail, et pour échapper aux persécutions et aux guerres imposées à notre région par les grandes puissances – puisque c’est la géographie qui fait l’histoire – beaucoup d’entre eux retournent en Syrie lorsque la sécurité est rétablie et que les guerres prennent fin. C’est là le secret de la persévérance du peuple syrien, palestinien et libanais sur leur terre : Gaza, le Sud du Levant, ainsi que le Sud-Liban, en est un exemple frappant et étonnant. 

Quels rapports entretenez-vous avec la diaspora syrienne, éparpillée aux quatre coins du monde ?

Depuis le XIXe siècle jusqu’à nos jours, il n’existe presque aucune famille en Syrie qui n’ait de parents à l’étranger, sur les cinq continents ! Ces expatriés, leurs enfants et petits-enfants, ont toujours été aux côtés de leurs familles en Syrie, au Liban et en Palestine… C’est pourquoi nous constatons que le peuple syrien, malgré les épreuves successives auxquelles il a été confronté tout au long de son histoire, a pu persévérer, grâce à cette solidarité sociale, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays.

Personnellement, j’ai des parents et de vrais amis partout dans le monde, et ils me soutiennent toujours, certains matériellement et d’autres moralement : par conséquent, je sens que le monde est toujours dans un état de bonté, tout comme l’amour et l’humanité.

Quel pourrait être aujourd’hui et demain le rôle des personnes et des groupes, à travers le monde, qui se considèrent à divers titres comme solidaires du peuple syrien ?

Puisque l'attaque est plus que féroce à travers le Levant, et personnellement, je vois ce qui se passe en Palestine, au Liban et en Syrie comme une destruction systématique de pays et de sociétés, après les avoir épuisés, et c'est un problème unique qui ne peut être divisé, je vois personnellement que ceux qui sont solidaires avec nous peuvent soutenir les Syriens, ainsi que les Palestiniens et les Libanais, en dénonçant l’avidité des politiciens des grandes puissances et régionales pour les richesses de notre Levant, et en dénonçant certaines figures médiatiques qui pratiquent la désinformation, et qui ignorent toutes les tragédies humaines pour servir les intérêts des grandes puissances, sans se soucier des vies perdues dans nos pays.

Aurais-tu un ou des messages pour les Arabes, les Européens, les Américains ?

En fait, j’ai envoyé et je continue d’envoyer, des messages aux Arabes, en particulier par des canaux fiables, secrets et publics, afin qu’ils puissent assumer leur responsabilité en matière de protection de la Palestine et de la Syrie également. Après la dissolution de l’armée syrienne, ils pourront envoyer des militaires arabes pour aider à maintenir la sécurité en Syrie, avec la jeunesse syrienne volontaire dans le nouvel appareil de sécurité syrien.

Quant aux Européens et aux Américains, ils n’ont pas manqué de soutenir, humainement, la Palestine, durant les dix-huit mois derniers.

Personnellement, je préfère que les Européens et les Américains n’interviennent pas politiquement dans nos affaires ! Mais je leur demande d'essayer de changer la politique occidentale pour qu’elle soit humaine et éthique. Notre civilisation, à Ugarit, a exporté à tout le monde l’alphabet et la première partition musicale, ainsi que la paix et l’amour avec Jésus-Christ, le Palestinien, alors qu’il nous a envoyé la violence, les massacres et la pauvreté, avec la colonisation.